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Qu'est-ce qu'un mulet ? - Le mulet de Seyne - Le mulet des Alpes

Qu’est-ce qu’un mulet ? 
La mule et le mulet sont issus de l’union entre une jument et un âne mâle (appelé baudet).
Le mot mule désigne normalement la femelle alors que le mot mulet est utilisé pour le mâle. Cependant, les deux noms sont souvent utilisés indifféremment. Ainsi, on parlera de mulet de Seyne et de mulet des Alpes.

Hybride stérile, le mulet allie la rusticité de son père à la force de sa mère.
Il a l'aspect d'un cheval plutôt trapu et aux oreilles allongées. Cependant, les formats, les couleurs sont variés, car ils dépendent de la jument génitrice.


À l'origine, il était surtout utilisé pour le transport : attelé à des diligences, comme monture ou comme animal de bât, notamment dans les zones de montagne. Il était également utilisé comme force de traction, au même titre qu'un cheval ou un boeuf. C'était un animal noble auquel on a associé des harnachements travaillés et des toilettages sophistiqués (tontes et harnais traditionnels de certaines régions). 
Aujourd'hui, ces différentes utilisations existent toujours bien que dans un contexte différent. Le mulet a plusieurs facettes !
* Le mulet est polyvalent et s'adapte aux nouvelles attentes de la société !
Certains professionnels de l'agriculture et de la forêt l'utilisent encore. Comme le cheval, il permet un travail respectueux de l'environnement et abîme moins les terrains qu'une machine. C'est pourquoi les équidés sont prisés par certains producteurs de vins réputés. En montagne et sur des terrains escarpés, il est un allié de choix grâce à la sûreté de son pied.
En ville, le mulet peut participer à l'entretien des espaces verts, au ramassage des ordures, au transport en commun.
C'est également un animal capable de performances sportives : en attelage, mais aussi en dressage et même en saut d'obstacle ! Aux Etats Unis, il est sélectionné pour participer à des compétitions d'équitation western et d'allures, et même à des courses.
Bien sûr, le mulet est également un compagnon de loisir pour toute la famille. Monté, attelé ou bâté pour une randonnée, c'est un animal à la mode qui fait de plus en plus d'adeptes.

Enfin, il est aussi présent dans les spectacles équestres où il surprend le public par son intelligence et ses capacités.

Mulet des Alpes à Flumet

* Le mulet reste un bien précieux dans un grand nombre de pays !
Dans certains pays en voie de développement, il est toujours un outil de travail et un moyen de locomotion irremplaçable. 

De nombreux pays dans le monde, même développés, leur font encore une place de choix dans leur armée, c'est le cas en Inde par exemple. 

Il est un élément indispensable de certaines célébrations traditionnelles telles que la corrida.
(Le bardot, petit de l’ânesse et du cheval mâle, est beaucoup moins fréquent car il n’hérite pas des mêmes qualités.)
 

Le mulet de Seyne

L’élevage du mulet à Seyne est attesté dès le XIVème siècle, grâce à la Reine Marie de Blois qui évoque cet animal dans une lettre de 1390. Cette activité est cependant certainement bien plus ancienne ! En effet, on sait que l'hybridation mulassière existe en France au moins depuis l'Antiquité.


Jusqu'au XIXème siècle, les habitants de la région de Seyne utilisaient pour la production de mulets des juments autochtones, petites et bien charpentées à la robe foncée, ainsi que des baudets dits "bas alpins", bien adaptés au climat, qui étaient conservés pour le renouvellement des ânesses servant au transport.

Dans les années 1860-1870, une forte demande encourage la production de mulets.
Ils sont utilisés localement pour le travail et le transport en montagne, mais également à une échelle nationale, entre autres par l’armée, ou encore pour les grands travaux de reforestation entrepris à cette époque. Les animaux sont également vendus à l’étranger dans les pays du pourtour méditerranéen tels que l'Espagne, l'Algérie, l'Italie et même la Grèce. La demande est telle que Seyne se fait importatrice : les maquignons vont chercher jusque dans le Massif Central et dans les Pyrénées des mulets qui viendront grossir le cheptel local. Seyne n’est pas seulement productrice de mulets, c’est aussi un centre commercial qui importe et exporte à grande échelle.

En 1913, un passionné décide d'améliorer le cheptel de reproducteurs. Il importe des baudets poitevins et catalans ainsi que des étalons bretons et percherons. Cette volonté d'amélioration du type du mulet de Seyne se poursuit avec l'introduction dans les années 20 de chevaux ardennais et boulonnais. La race locale de juments a déjà été remplacée par des juments venues d'Auvergne ou des Vosges.
C'est également à cette époque qu'est créé le premier concours mulassier. Cette initiative s'inscrit dans un programme d'encouragement lancé par la Direction des Services Agricoles avec les Haras Nationaux. Les concours sont dotés de fortes primes.
Un premier Syndicat des éleveurs et créé dans la foulée, en 1925.


Entre deux guerres, on compte environ 800 naissances de muletons par an. En 1950, on recense encore 750 juments mulassières et une vingtaine de baudets. Mais la mécanisation finit par faire son oeuvre, et la production commence à décliner. Dès les années 60, c'est la fin de l'étalonnage privé.

En 1980, seulement 100 juments sont recensées, puis 20 en 1990 ! Sachant que seulement la moitié sont en général saillies par un baudet et qu'une sur deux donne naissance à un muleton, cela signifie presque la fin du mulet de Seyne ...



Heureusement, grâce à des éleveurs passionnés et à une réelle volonté des élus, le mulet commence à remonter la pente. En 2006-2007, 40 juments sur 75 ont été saillies par le baudet, donnant naissance à 27 muletons. Une vingtaine naissent désormais chaque année.



Depuis le début du XXème siècle, le cheptel de reproducteurs a connu un changement d'orientation :

Actuellement, le mulet de Seyne est essentiellement produit par des juments comtoises et croisées comtoises, saillies par un baudet du Poitou.

Quand arrive la saison de reproduction, les éleveurs mènent leurs juments à la station de monte où elles sont inséminées artificiellement avec de la semence fraîche prélevée sur un baudet.

Les éleveurs font appel au regroupement des chaleurs qui permet d'inséminer plusieurs juments au même moment. L'échographie est également utilisée de façon récurrente afin de déterminer si les juments sont pleines avant de les envoyer en alpage avec leurs rejetons de l'année.

Ces méthodes permettent d'augmenter considérablement le taux de réussite de la saillie, sachant qu'un baudet a tendance à dédaigner les juments qui lui sont présentées.

On n'assiste plus guère aujourd'hui au cérémonial déployé par l'étalonnier pour mettre à l'aise et encourager le baudet. La fosse où placer la jument pour l'abaisser au niveau de son prétendant n'a également plus lieu d'être.

Les muletons passent la belle saison dans les alpages, puis sont redescendus dans la vallée à l'occasion du concours mulassier et restent dans la vallée durant l'automne et l'hiver.

Ils sont, en général, vendus juste après le sevrage et sans dressage, dans les régions voisines et en Italie où ils sont dressés pour le débardage.

Le mulet de Seyne se distingue par son adaptation au milieu montagnard. En effet, il passe les premiers mois de sa vie dans les alpages où il acquiert une grande résistance aux variations de température et s'habitue à une alimentation frugale. Il a également le pied très sûr.

Physiquement, il est caractérisé par un format respectable mais plus réduit que celui de la mule poitevine. Cependant, il existe de nombreux types, plus ou moins épais et de couleurs variables, dépendamment des juments utilisées.




A lire :  Eric Rouseaux "Concours mulassier de Seyne-les-Alpes-85 ans de passion" dans Sabots n°21 (2007)
 
Le mulet des Alpes 
Il n'existe pas de race chez le mulet, ce terme étant réservé à un groupe d'animaux de la même espèce partageant un certain nombre de caractéristiques communes et pouvant se reproduire entre eux. Cependant, on trouve en France un équivalent sous le terme d'appellation ou de label qui sont deux moyens de regrouper des animaux correspondant à un cahier des charges bien spécifique. Région ou méthode d'élevage, ancrage historique, particularités physiques, performances, sont autant d'éléments qui permettent d'identifier ces animaux. Ils sont alors inscrits à un registre, qui est l'équivalent du stud-book racial.

En France, deux appellations sont reconnues par le Ministère de l'Agriculture : la mule poitevine et la mule des Pyrénées.


Le mulet des Alpes est en train de devenir la troisième.


Trois syndicats issus de trois bassins de production sont à l'origine de ce projet :
- le Syndicat des Eleveurs Mulassiers de Val d'Arly (Savoie)
- le Syndicat Hippique et Mulassier de Montpezat (Ardèche)
- le Syndicat Hippique et Mulassier des Alpes de Haute-Provence.


Ils constituent désormais l'Union des Eleveurs de Mulet des Alpes dont le siège est situé en Savoie.

C'est cette fédération qui est chargée de l'élaboration du cahier des charges et de l'inscription des animaux au registre.
 

Dès l'été 2012, les premiers mulets devraient être inscrits au registre.


Sont concernés les animaux issus des bassins d'élevage cités précédemment, à condition qu'ils soient de mère comtoise, ardennaise, auxoise ou trait du nord et de père baudet du Poitou ou Martina Franca (race italienne).

Le choix de ces races garantit le format des mulets. Le cahier des charges apporte des précisions sur les caractéristiques physiques attendues.

Ce label assure entre autre aux acquéreurs de mulet :
- la participation à la conservation du patrimoine rural alpin
- des géniteurs de races reconnues
- un mulet rustique adapté à la vie en montagne
- des qualités reconnues par un jury.
 


Pour assister à la labellisation des premiers animaux, rendez-vous aux concours mulassiers de Flumet et de Seyne les Alpes (plus d'informations dès que possible).


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